"Désormais, vous pouvez profiter de nos vidéos sur you tube en demandant simplement "teleprovidence"ou "Halbronn". Si certaines vidéos en venaient à manquer sur notre site, elles seront sur You Tube"

vendredi 12 mai 2017

jacques Halbronn Nouvelles propositions concernant la parution des éditions centuriques au cours de la seconde moitié du XVIe siècle







Nouvelles propositions  concernant la parution des éditons centuriques au cours de la seconde moitié du XVIe siècle
par  Jacques Halbronn
Nous reprenons ici à nouveaux frais nos propositions chronologiques concernant les premières décennies de l’émergence du corpus Nostradamus. Notre propos s’articulera autour de la dualité des titres. D’une part les Grandez et merveilleuses prédictions de M. Michel Nostradamus et de l’autre les Prophéties de M. Michel Nostradamus. (cf  R. Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamus, Paris, Trédaniel- Grande Conjonction, 1990 et Ruzo  Testament de Nostradamus, Ed du Rocher, 1982)
La thèse que nous soutiendrons ici est la suivante: le premier titre est « ligueur » et le second « protestant », puisque selon nous le premier volet est  Catholique  et le second (centuries VIII-X) au service d’Henri de Navarre
Si l’on applique une telle grille, toutes les éditions portant en leur titre principal le mot « Prophéties » seraient le fait d’une production réformée. Or, l’examen des diverses éditions (cf RCN, op. cit. pp; 118 et seq) fait apparaitre deux séries d’éditions ’1555-1568  et 1588-89 que l’on n’attribue pas spécialement au camp du futur Henri IV. Le cas le plus remarquablle est l »éditiion Lyon 1568 qui est la seule avant les années 1590 à comporter les 10 centuries et donc le second volet avec la fausse épitre à Henri II  (cf nos Documents Inexplioités sur le phénoméne Nostradamus,  Ed Ramkat 2002) et c’est en fait cette édition « compléte »  posthume (tout en ne signalant pas le récent décés de l’auteur comme cela est attesté pour d’autres textes de cette même année) qui est au coeur de notre étude.

I Les Grandes et Merveilleuses Prédictions
Il s’agit probablement du premier intitulé utilisé, celui de Prophéties étant plus tardif, si l’on fait la part évidemment des éditions antidatées 1555-1568 ( cf RCN, pp. 8 et seq)On connait, grâce à Daniel Ruzo, grand collectionneur de nostradamica, une édition sous ce titre parue à Rouen en 1588 chez le libraire Raphaël du Petit Val.  Cet exemplaire a disparu et nous devons nous reposer sur la description qu’en donne Ruzo qui l’avait dans sa collection, depuis dispersée. En dépit du titre, le contenu ne comporte aucune dviisiion en centuries mais une suite de 349 quatrains dont nous ne savons pas s’ils étaient ou non numérotés.
L’édition suivante chez le même libraire normand comporte six centuries et donc des quatrains absents de la précédente édition, notamment le quatrain IV, 47 selon la numérotation en vigueyr. Or, ce quatrain s’en prend explicitement à la ville de Tours « Garde-toi Tours de ta proche ruine »,. En 1589, Henri III s’était établi dans cette ville fuyant Paris, controlée par les « ligueurs ». Selon nous, ce quatrain aura donc été ajouté au vu des circonstances politiques. (cf notre étude Les centuries et la Ligue  Colloque de 1997, publié par l’Ecole Normale Supérieure) Ce  quatrain figure dans les éditons antidatées parues sous le titre de Prophéties  Lyon 1555-1557 (cf infra) Cette édition tronquée en ses dernières pages  ne comportait  pas selon nous  la VIIe centurie et selon nous cela correspond à une édition à six centuries s’achevant par un quatrain latin marquant la fin de l’ensemble.
En 1590, sous le même titre, parait à Anvers une édition comportant 35 quatrains à la VIIe Centuries (et non 40 ou 42 comme dans les éditions parues sous le titre de Prophéties antidatées  de 1557 et 1568(cf infra)
Ces éditions se référent à une édition d’Avignon, 1555  (cf collophone de l’édition Anvers 1590), mais ne la produisent pas.
Cette série ne comporte pas les Centuris VIII-X, mais est toujours introduite par une « préface » à César, datée  du 22  juin 1555 (alors que celle de Macé Bonhomme 1555 est datée du Ier mars)
Selon nous, cette série ne  génére pas de fausses éditions si ce n’est que leur contenu est en partie faussement attribué à Nostradamus. On peut s’interroger sur l’authenticité de la Préface à César dès lors que l’on considére que Nostradamus n’a jamais voulu faire paraitre de telles « centuries de quatrains ». Une partie du texte est reprise, comme l’a noté Pierre Brind’amour ‘Nostradamus astrophile), du Compendium de Savonarole. Rappelons que le dit César naquit fin 1553.

II Les Prophéties
Les Protestants disposaient des 7 premières centuries produites par les tenants de la Ligue et ils décidèrent de leur ajouter 3 centuries numérotées VIII, IX  et X. Ce seraient donc eux qui auraient géré l’ensemble sous le titre de Prophéties, à commencer comme on l’a dit par l’édition antidatée de 1568, qui sera « authentifiée » par les Prophéties de Crespin à la puissance divine et à la nation française (censés parues en 1572 mais c’est selon nous une édition antidatée pour la circonstance. Même observation concernant le quatrain reproduit en 1570 dans le livre consacré à un Androgyne, et comportant notamment un texte de J. de Chevigny (cf Benazra, RCN, op; cit; pp. 96-97) Dans la foulée, les mêmes faussaires (ou d’autres?) se décidèrent à produire une édition datée de 1555 puisque cette date figurait dans les Grandes et Merveilleuses Prédictions (cf Benazra, RCN,op. cit p. 127), édition à 353 quatrains et donc avec plus de quatrains que l’édition signalée plus haut (Rouen Du Petit Val, 1588,  cf RCN, op. cit  pp. 122-123)/
En ce qui concerne les éditions Antoine Du Rosne, 1557, dont on dispose de deux versions (celle d’Utrecht non signalée dans le RCN). elles comportent respectivement 40 et 42 quatrains à la VIIe centuries donc davantage que l’édition Anvers 1590 qui n’en compte que 35.  Rappelons en passant l’argument très souvent utilisé par Benazra, Ruzo ou Guinard et al tous refusant la thèse d’éditoins 1555-1557-1568  antidatées . selon lequel ce sont les éditions des années 1580-90 qui ne comporteraient pas certains quatrains qualifiés de « manquants »! Rappelons aussi en passant que les vignettes utilisées pour les éditions 1555-1557 sont prises d’un faux almanach parisien pour 1563 (cf RCN, op. cit. pp. 58-59) et que le second volet des centuries comporte un quatrain annonçant ou célébrant le couronnement d’Henri IV à Chartres en janvier  1594, lequel quatrain figure dans toutes les éditions du second volet, ce qui nous conduit à penser que la fausse édition Lyon, Benoist Rigaud 1568 date au plus tôt de 1593. Et enfin, rappelons que Chavigny semble avoir été marqué par l’année 1589 (date du manuscrit du Recueil des Présages Prosaïques  et date termnale du commentaire du Janus Gallicus, date supprimée dans l »édition de 1596, qui se contente d’un « iusques à présent ».(cf RCN, op. cit. pp. 142-143)
Abordons à présent la délicate question des éditions parisiennes parues en 1588-1589 sous le même titre de Prophéties.  On serait évidemment enclin de les situer dans le champ ligueur, vu l’origine parisienne affichée. Mais selon nous, ce n’est là qu’un stratagéme et le titre de Prophéties et non de grandes et merveilleuses prédictions va dans ce sens. Si l’on a produire de fausses éditions lyonnaises  pour 1555-1568, pourquoi pas, en effet, de fausses éditions parisiennes pour une période sensiblement plus récente et donc dont la production locale était bien plus accessible.
Au demeurant, ces éditions  » parisiennes », censées être contemporaines des Grandes et Merveilleuses Prédictions (RCN, op. cit. pp. 118 et seq), qu’elles émanent de la Veuve de Nicolas Rosset (ou Roffet), de Pierre Ménier, ou de Charles Roger, s’inscrivent difficilement dans la chronologie des autres éditions. Etrangement, la préface à César y est cette fois datée non pas du Ier mars 1555 mais du Ier mars 1557 et la date avancée ailleursesr 3767 et non 3797, comme le note Benazra.
L’intérêt de ces éditions n’est pas négligeable. On y trouve  des formules qui manquent ailleurs:
Prophéties de M. Nostradamus adioustées ouutre les précédentes éditions. Centurie IV après le quatrain conclusif 353 de l’édition Macé Bonhomme 1555.
et puis
« Prophéties de M. Nostradamus. Adioustées nouvellement. Centurie septième. (cf Benazra, RCN, pp. 118 et seq)  mais on n’y trouve pas les quatrains de la VIIe centurie tels qu’on les connait notamment d’après l’édition Anvers 1590 ni comme ils se placent dans les éditions 15557 et 1568.  Les bibliographes parlent alors comme on l’a dit d’éditions corrompues, eux qui s’en tiennent à la chronologie résultant d’une lecture au premier degré des dates d’édition successives.
Ajoutons un point très important, toutes ces éditions parisiennes, largement identiques, se référent en leur titre à l’année 1561: « dont il y en a 300 qui n’ont encores esté imprimées lesquels sont en ceste présente édition. Revues & corrigées par l’auteur pour l’an 1561 de 39 articles à la dernière Centurie ».
On nous propose donc le scénario suivant:  une première édition à 3 centuries (avec un appendice), suivie d’une seconde comportant 3 centuries supplémentaires (l’appendice étant intégré dans la centurie IV), ce qui donne six centuries, et enfin d’une troisiéme édition à 39 quatrains à la centurie VII
Ajoutons immédiatement que le contenu de ces éditions diffère singulièrement de leur titre et ce qui nous intéresse ici, ce sont les intitulés qui nous semblent correspondre à une certaine réalité, qui est celles des Grandes et Merveilleuses Prédictions, avec l’augmentation entre 1588 à 1590 du nombre de centuries, étant entendu que la dite série rouennaise telle qu’elle nous est parvenue est très vraisemblablement incompléte puisque l’on ne trouve pas d’édition à seulement 6 centuries, ce qui constitue un chainin manquant.
Mais revenons sur la référence à 1561 qui peut laisser perplexe plus d’un chercheur. Il faudrait donc entendre, si l’on s’en tient au dit scénario, que la septiéme centurie à 39 quatrains (mais à 35 seulement dans l’édition Anvers 1590)ne serait parue  qu’en 1561 alors que l’édition de lyon antoine du Rosne datée de 1558 comporte déjà la dite centurie VIIe!   il y a là quelque dissonance bibliographque! Les éditions 1557 auraient dû porter la date de 1561 pour correspondre à cette chronologie assez concevble du moins dans l’esprit des faussaires puisque rappelons-le toutes ces éditons sont antidatées, ce qui n’empeche pas qu’il puisse exister une chronologie « virtuelle », aussi fictive serait-elle. On aura noté que la préface à César des éditions parisiennes est datée de cette même année 1557, mais dans les éditions 1555 et 1557, elles portent bien l’annéé 1555! On rappellera que le titre de l’édition 1588 Rouen Petit Val ne correspond pas non plu sà son contenu puisqu’on y annonce une division en 4 centuries alors que d’après Ruzo,, l’ensemble n’était même pas encore divisé en centuries. Si l’état de cette première édition des GPM  est concevable, cela signifierait qu’il a existé une toute première éditon qui n’était pas encore structurée en centuries, à 349 quatrains. D’ailleurs, Ruzo (Testament d
Nouvelles propositions  concernant la parution des éditons « centuriques au cours de la seconde moitié du XVIe siècle
par  Jacques Halbronn
Nous reprenons ici à nouveaux frais nos propositions chronologiques concernant les premières décennies de l’émergence du corpus Nostradamus. Notre propos s’articulera autour de la dualité des titres. D’une part les Grandez et merveilleuses prédictions de M. Michel Nostradamus et de l’autre les Prophéties de M. Michel Nostradamus. (cf  R. Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamus, Paris, Trédaniel- Grande Conjonction, 1990 et Ruzo  Testament de Nostradamus, Ed du Rocher, 1982)
La thèse que nous soutiendrons ici est la suivante: le premier titre est « ligueur » et le second « protestant », puisque selon nous le premier volet est  Catholique  et le second (centuries VIII-X) au service d’Henri de Navarre
Si l’on applique une telle grille, toutes les éditions portant en leur titre principal le mot « Prophéties » seraient le fait d’une production réformée. Or, l’examen des diverses éditions (cf RCN, op. cit. pp; 118 et seq) fait apparaitre deux séries d’éditions ’1555-1568  et 1588-89 que l’on n’attribue pas spécialement au camp du futur Henri IV. Le cas le plus remarquablle est l »éditiion Lyon 1568 qui est la seule avant les années 1590 à comporter les 10 centuries et donc le second volet avec la fausse épitre à Henri II  (cf nos Documents Inexplioités sur le phénoméne Nostradamus,  Ed Ramkat 2002) et c’est en fait cette édition « compléte »  posthume (tout en ne signalant pas le récent décés de l’auteur comme cela est attesté pour d’autres textes de cette même année) qui est au coeur de notre étude.
I Les Grandes et Merveilleuses Prédictions
Il s’agit probablement du premier intitulé utilisé, celui de Prophéties étant plus tardif, si l’on fait la part évidemment des éditions antidatées 1555-1568 ( cf RCN, pp. 8 et seq)On connait, grâce à Daniel Ruzo, grand collectionneur de nostradamica, une édition sous ce titre parue à Rouen en 1588 chez le libraire Raphaël du Petit Val.  Cet exemplaire a disparu et nous devons nous reposer sur la description qu’en donne Ruzo qui l’avait dans sa collection, depuis dispersée. En dépit du titre, le contenu ne comporte aucune dviisiion en centuries mais une suite de 349 quatrains dont nous ne savons pas s’ils étaient ou non numérotés.
L’édition suivante chez le même libraire normand comporte six centuries et donc des quatrains absents de la précédente édition, notamment le quatrain IV, 47 selon la numérotation en vigueyr. Or, ce quatrain s’en prend explicitement à la ville de Tours « Garde-toi Tours de ta proche ruine »,. En 1589, Henri III s’était établi dans cette ville fuyant Paris, controlée par les « ligueurs ». Selon nous, ce quatrain aura donc été ajouté au vu des circonstances politiques. (cf notre étude Les centuries et la Ligue  Colloque de 1997, publié par l’Ecole Normale Supérieure) Ce  quatrain figure dans les éditons antidatées parues sous le titre de Prophéties  Lyon 1555-1557 (cf infra) Cette édition tronquée en ses dernières pages  ne comportait  pas selon nous  la VIIe centurie et selon nous cela correspond à une édition à six centuries s’achevant par un quatrain latin marquant la fin de l’ensemble.
En 1590, sous le même titre, parait à Anvers une édition comportant 35 quatrains à la VIIe Centuries (et non 40 ou 42 comme dans les éditions parues sous le titre de Prophéties antidatées  de 1557 et 1568(cf infra)
Ces éditions se référent à une édition d’Avignon, 1555  (cf collophone de l’édition Anvers 1590), mais ne la produisent pas.
Cette série ne comporte pas les Centuris VIII-X, mais est toujours introduite par une « préface » à César, datée  du 22  juin 1555 (alors que celle de Macé Bonhomme 1555 est datée du Ier mars)
Selon nous, cette série ne  génére pas de fausses éditions si ce n’est que leur contenu est en partie faussement attribué à Nostradamus. On peut s’interroger sur l’authenticité de la Préface à César dès lors que l’on considére que Nostradamus n’a jamais voulu faire paraitre de telles « centuries de quatrains ». Une partie du texte est reprise, comme l’a noté Pierre Brind’amour ‘Nostradamus astrophile), du Compendium de Savonarole. Rappelons que le dit César naquit fin 1553.

II Les Prophéties
Les Protestants disposaient des 7 premières centuries produites par les tenants de la Ligue et ils décidèrent de leur ajouter 3 centuries numérotées VIII, IX  et X. Ce seraient donc eux qui auraient géré l’ensemble sous le titre de Prophéties, à commencer comme on l’a dit par l’édition antidatée de 1568, qui sera « authentifiée » par les Prophéties de Crespin à la puissance divine et à la nation française (censés parues en 1572 mais c’est selon nous une édition antidatée pour la circonstance. Même observation concernant le quatrain reproduit en 1570 dans le livre consacré à un Androgyne, et comportant notamment un texte de J. de Chevigny (cf Benazra, RCN, op; cit; pp. 96-97) Dans la foulée, les mêmes faussaires (ou d’autres?) se décidèrent à produire une édition datée de 1555 puisque cette date figurait dans les Grandes et Merveilleuses Prédictions (cf Benazra, RCN,op. cit p. 127), édition à 353 quatrains et donc avec plus de quatrains que l’édition signalée plus haut (Rouen Du Petit Val, 1588,  cf RCN, op. cit  pp. 122-123)/
En ce qui concerne les éditions Antoine Du Rosne, 1557, dont on dispose de deux versions (celle d’Utrecht non signalée dans le RCN). elles comportent respectivement 40 et 42 quatrains à la VIIe centuries donc davantage que l’édition Anvers 1590 qui n’en compte que 35.  Rappelons en passant l’argument très souvent utilisé par Benazra, Ruzo ou Guinard et al tous refusant la thèse d’éditoins 1555-1557-1568  antidatées . selon lequel ce sont les éditions des années 1580-90 qui ne comporteraient pas certains quatrains qualifiés de « manquants »! Rappelons aussi en passant que les vignettes utilisées pour les éditions 1555-1557 sont prises d’un faux almanach parisien pour 1563 (cf RCN, op. cit. pp. 58-59) et que le second volet des centuries comporte un quatrain annonçant ou célébrant le couronnement d’Henri IV à Chartres en janvier  1594, lequel quatrain figure dans toutes les éditions du second volet, ce qui nous conduit à penser que la fausse édition Lyon, Benoist Rigaud 1568 date au plus tôt de 1593. Et enfin, rappelons que Chavigny semble avoir été marqué par l’année 1589 (date du manuscrit du Recueil des Présages Prosaïques  et date termnale du commentaire du Janus Gallicus, date supprimée dans l »édition de 1596, qui se contente d’un « iusques à présent ».(cf RCN, op. cit. pp. 142-143)
Abordons à présent la délicate question des éditions parisiennes parues en 1588-1589 sous le même titre de Prophéties.  On serait évidemment enclin de les situer dans le champ ligueur, vu l’origine parisienne affichée. Mais selon nous, ce n’est là qu’un stratagéme et le titre de Prophéties et non de grandes et merveilleuses prédictions va dans ce sens. Si l’on a produire de fausses éditions lyonnaises  pour 1555-1568, pourquoi pas, en effet, de fausses éditions parisiennes pour une période sensiblement plus récente et donc dont la production locale était bien plus accessible.
Au demeurant, ces éditions  » parisiennes », censées être contemporaines des Grandes et Merveilleuses Prédictions (RCN, op. cit. pp. 118 et seq), qu’elles émanent de la Veuve de Nicolas Rosset (ou Roffet), de Pierre Ménier, ou de Charles Roger, s’inscrivent difficilement dans la chronologie des autres éditions. Etrangement, la préface à César y est cette fois datée non pas du Ier mars 1555 mais du Ier mars 1557 et la date avancée ailleursesr 3767 et non 3797, comme le note Benazra.
L’intérêt de ces éditions n’est pas négligeable. On y trouve  des formules qui manquent ailleurs:
Prophéties de M. Nostradamus adioustées ouutre les précédentes éditions. Centurie IV après le quatrain conclusif 353 de l’édition Macé Bonhomme 1555.
et puis
« Prophéties de M. Nostradamus. Adioustées nouvellement. Centurie septième. (cf Benazra, RCN, pp. 118 et seq)  mais on n’y trouve pas les quatrains de la VIIe centurie tels qu’on les connait notamment d’après l’édition Anvers 1590 ni comme ils se placent dans les éditions 15557 et 1568.  Les bibliographes parlent alors comme on l’a dit d’éditions corrompues, eux qui s’en tiennent à la chronologie résultant d’une lecture au premier degré des dates d’édition successives.
Ajoutons un point très important, toutes ces éditions parisiennes, largement identiques, se référent en leur titre à l’année 1561: « dont il y en a 300 qui n’ont encores esté imprimées lesquels sont en ceste présente édition. Revues & corrigées par l’auteur pour l’an 1561 de 39 articles à la dernière Centurie ».
On nous propose donc le scénario suivant:  une première édition à 3 centuries (avec un appendice), suivie d’une seconde comportant 3 centuries supplémentaires (l’appendice étant intégré dans la centurie IV), ce qui donne six centuries, et enfin d’une troisiéme édition à 39 quatrains à la centurie VII
Ajoutons immédiatement que le contenu de ces éditions diffère singulièrement de leur titre et ce qui nous intéresse ici, ce sont les intitulés qui nous semblent correspondre à une certaine réalité, qui est celles des Grandes et Merveilleuses Prédictions, avec l’augmentation entre 1588 à 1590 du nombre de centuries, étant entendu que la dite série rouennaise telle qu’elle nous est parvenue est très vraisemblablement incompléte puisque l’on ne trouve pas d’édition à seulement 6 centuries, ce qui constitue un chainin manquant.
Mais revenons sur la référence à 1561 qui peut laisser perplexe plus d’un chercheur. Il faudrait donc entendre, si l’on s’en tient au dit scénario, que la septiéme centurie à 39 quatrains (mais à 35 seulement dans l’édition Anvers 1590)ne serait parue  qu’en 1561 alors que l’édition de lyon antoine du Rosne datée de 1558 comporte déjà la dite centurie VIIe!   il y a là quelque dissonance bibliographque! Les éditions 1557 auraient dû porter la date de 1561 pour correspondre à cette chronologie assez concevble du moins dans l’esprit des faussaires puisque rappelons-le toutes ces éditons sont antidatées, ce qui n’empeche pas qu’il puisse exister une chronologie « virtuelle », aussi fictive serait-elle. On aura noté que la préface à César des éditions parisiennes est datée de cette même année 1557, mais dans les éditions 1555 et 1557, elles portent bien l’annéé 1555! On rappellera que le titre de l’édition 1588 Rouen Petit Val ne correspond pas non plu sà son contenu puisqu’on y annonce une division en 4 centuries alors que d’après Ruzo,, l’ensemble n’était même pas encore divisé en centuries. Si l’état de cette première édition des GPM  est concevable, cela signifierait qu’il a existé une toute première éditon qui n’était pas encore structurée en centuries, à 349 quatrains. D’ailleurs, Ruzo (Testament de Nostradamus) précise que le texte débute, à l’intérieur, par la  formule « Prophétie de Nostradamus ».
On terminera avec l’édition Cahors Jaques Rousseau, 1590 (cf Benazra, RCN, pp . 126 et seq) laquelle comporte deux volets, c’est la première du genre si l’on excepte l’édition 1568. La date de la préface est du 22  juin 1555, date qui  figure dans la série Grandes et Merveilleuses Prédictions (GMP), ce qui montre bien que les auteurs de ces éditions « Prophéties »,  disposaient de la dite série GMP. En 1594, Benoist Rigaud publie les deux volets. (cf Benazra, RCN, op. cit. pp 140 et seq). Cette édition Cahors a pu servir de modéle pour confectionner l’édition Lyon, Benoist Rigaud, 1568; Benazra affirme évidemment l’inverse  à savoir que c’est l’édition de Cahores qui reprend celle de 1568!
En conclusion, nous dirons que les éditions parisiennes de la Ligue seraient des contrefaçons émanant du camp adverse (on renvoie pour leur contenu assez étrange à la description qu’en donne Benazra qui signale le recours aux quatrains de l’almanach pour 1561, année qui précisément figure au titre (cf RCN, pp. 118 et seq). Il n’empêche que les dites éditions parisiennes  nous auront transmis de fort  précieuses informations quant à la genése du corpus nostradamique, en mentionnant  l’indication d’additions que l’on ne trouve nullement dans la série GMP.



















JHB
12. 05. 17