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mercredi 26 avril 2017

Emmanuel Macron, un préisident de cohabitation, comme contre-pouvoir

Emmanuel Macron, un président de cohabitation, comme contre-pouvoir.
par  Jacques  Halbronn

Il est très probable que Macron soit élu Président de la République, d’ici quelques semaines. Mais la vraie question n’est plus là, il s’agit de savoir quels seront ses vrais pouvoirs si, comme il est également fort probable, il ne disposera pas de majorité avec les députes d’En Marche, lesquels devraient être assez peu nombreux. Macron n’aura plus alors que le choix de la sauce à laquelle il préfére être mangé et cela passera nécessairement par ces partis « traditionnels » qui auront été enterrés un peu vite par les commentateurs. Rappelons qu’il n’aura manqué que  quelques milliers de voix à François Fillon pour dépasser Marine Le Pen. 400. 000 voix séparent Fillon et le Pen et il faut couper par deux pour calculer le différentiel, ce qui donne 200.000 voix en plus et en moins. On  est bien loin d’un raz de marée du FN!
On attendra donc avec le plus grand intérêt le soir du premier tour des législatives alors que le second tour des présidentielles ne réserve guère de suspense. Au lendemain du premier tour des législatives, Macron s’apercevra que son mouvement En Marche ne fait pas le poids et qu’il lui faut contracter des alliances avant le second tour pour ne pas être totalement laminé. Il faut qu’il comprenne que les ralliements  en sa faveur  ne dureront pas au delà du second tour des présidentielles, le but étant uniquement de faire barrage à Marine Le Pen.  Une fois le résultat atteint, les uns et les autres retourneront au bercail. Que ce soit Manuel Valls ou François Hollande, il ne s’agit que de travailler contre le FN. NI plus ni moins..
Toute la question sera alors de savoir avec qui En Marche fera alliance, ce qui signifie des désistements réciproques en faveur du premier arrivé, circonscription par circonscription, avec en outre l’intention d’empêcher le FN d’obtenir trop de voix. Rappelons que pour les régionales, le PS avait retiré ses candidats quand c’était nécessaire pour éviter de laisser des régions au FN.
Le PS  devrait parvenir à faire alliance avec La France Insoumise de Mélenchon  dans la vieiille tradition PS -PC et cela devrait lui garantir un nombre appréciable de députés. On peut donc raisonnablement imaginer  soit  une alliance de raison entre En Marche et le PS (uni aux écologiste de Yannick Jagot),  mais Mélenchon  y fera obstacle qui déteste autant Macron que Le Pen, soit pas d’alliance et  une majorité parlementaire qui imposera sa loi après le second tour au Président Macron. Il semble donc que tout va se jouer à gauche, selon les vieux schémas électoraux  qui auront perduré depuis des décennies.Qui pourrait être le Premier Ministre de gauche sous Macron? On pense à Gérard  Coullomb le maire de Lyon, un socialiste rallié de longue date à En Marche.
Autre cas de figure: le parti LR  se ressaisit et fait un beau score au premier tour des législatives, ce qui ferait une alternative pour Macron. Au Président Macron de peser le pour et le contre. et ce qu’il a le plus à perdre ou à gagner sur sa gauche ou sur sa droite. Mais l’on sait que les Républicains ont une dent contre l’allié d’En Marche, à savoir François Bayrou, le président du Modem. En revanche,  on ne peut exclure que les LR imposent dans ce cas un premier ministre de cohabitation à Macron comme ils ont su le faire à deux reprises sous Mitterand. Il pourrait s’agir d’Alain Juppé  compatible avec Macron qui aurait ainsi sa revanche sur Fillon qui l’avait emporté aux primaires de la droite et du centre  mais aussi sur Jospin qui avait imposé une cohabitation à Chirac 5 ans durant (1997-2002) alors que Juppé avait été jusque là Premier Ministre. Toutefois, Barouin semble avoir toutes  ses chances (cf infra)
Selon nous, au regard de nos travaux cyclologiques, nous pensons que Macron penchera plutrôt vers la Droite que vers la Gauche ou plutôt que le résultat des élections législatives le contraindra à un tel choix. La période actuelle est un temps de doute et de transition, d’hésitation. Elle ne pourra à terme  que déboucher, selon notre cyclologie, que sur une phase « oméga » favorable à la Droite. D’ailleurs,  François Barouin est dès à présent perçu comme le futur Premier Ministre d’un Macron, faute de l’être d’un Fillon, ce qui donnerait à ce bicéphalisme de la Ve République un « look » assez  jeune. On voit à quel point la Ve République est un régime hybride qui peut se présenter sous des jours très différents selon les rapports de force. Dès le départ, l’on savait que l’élection du Président de la République ne serait pas déterminante, sauf aux yeux des mauvais connaisseurs de nos institution, ce qui est le cas généralement des observateurs étrangers. Le premier ministre échappe au suffrage universel direct et reste l’affaire des partis. Le fait d’élire un président qui échappe aux partis n’est pas en soi une mauvaise chose et c’est même peut - être préférable, au regard de l’existence  de contre-pouvoirs dont il fat partie, à un président qui aurait une majorité parlementaire à sa botte.
Ceux qui croient à une dynamique présidentielle offrant une majorité au nouveau président élu devraient en être pour leurs frais car les précédents ne sauraient faire autorité. Jusque là ces présidents disposaient d’un parti en bonne et due forme alors que ce n’est pas vraiment le cas pour En Marche. En ce sens, Marine Le Pen est tout de même mieux lotie en nombre d’élus que Macron/ Le nouveau Président nous apparait donc comme un président de cohabitation qui ne disposera que de pouvoirs limités. Libre à lui, au demeurant, de spéculer sur les échecs de son gouvernement de cohabitation  pour dissoudre l’Assemblée Nationae au bout d’un an, comme l’y autorise la Constitution.
Au bout du compte,  Macron devrait faire un très bon Président de la République mais sans grands pouvoirs. Se situant au dessus des partis, il est fort bien placé en tant que gardien des institutions et dans un rôle de représentation. Le Centrisme de Macron le voue à ce statut d’arbitre et le prédispose à être un Président de cohabitation et ce dès son entrée en fonction, ce qui ne s’était jamais produit sous la Ve République.
Désormais, l’on peut même penser que l’élection du Président sera perçue comme assez secondaire et que le fait qu’à certains moments il dispose de plus de pouvoirs serait plus l’exception que la régle. Avec ces deux candisats sans soutien partisan substantiel, la Ve République se meut en un régime parlementaire, à l’instar de ses voisins (Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne, Pays Bas), le président de la République Française étant le pendant du souverain.
Il ressort que le Président de la République fait bel et bien partie des contre-pouvoirs et se situe au dessus de la mélée. Ce qu’on appelle cohabitation n’est en fait que l’expression de la dualité nécessaire entre le gardien d’institutions vouées à l’alternance et le premier ministre chargé de mener une certaine politique pour une période de temps qui dépend de l’évolution de la situation..







JHB
25. 04 17